Le bouclier fiscal
Le bouclier fiscal limite le montant de l'impôt dont vous êtes redevable à 50 % de vos revenus. Afin de déterminer le droit à restitution qui en résulte vous devez comparer, d’une part, le montant de vos revenus perçus au cours d’une année, et d’autre part, les impositions assises sur ces revenus (IR et contributions sociales), ainsi que le montant de votre ISF, et de vos taxes foncières et d’habitation.
- 1 - Impôts concernés
Les impôts à prendre en compte pour la détermination
du droit à restitution s’entendent de ceux figurant
dans la liste suivante, qui ne sont pas déductibles d’un
revenu catégoriel dans le cadre de l’impôt sur le revenu
(hormis le cas particulier de la CSG), et qui ont été déclarés et payés en
France (un impôt dû mais qui reste impayé, ne peut pas être
pris en compte).
Doivent être pris en compte, pour la détermination du droit à restitution
au titre du bouclier 2009 :
• l’impôt sur vos revenus de 2007 :
Le montant de l’imposition à retenir pour la détermination
du droit à restitution s’entend du montant total figurant sur votre avis
d’imposition 2008 (revenus de 2007), majoré,
s’il y a lieu, des impositions grevant les revenus perçus en 2007
ne figurant pas sur cet avis, notamment :
- le montant du prélèvement forfaitaire libératoire que
vous avez acquitté sur les revenus produits en 2007 par vos placements
(exemples : produits de bons ou de contrats de capitalisation et d’assurance
vie, de vos livrets bancaires, et de manière plus générale
sur les produits de placements à revenus fixe),
- l’impôt forfaitaire de 16 % dû au titre
des cessions intervenues en 2007 à titre onéreux de biens meubles,
de droits mobiliers ou immobiliers,
- la taxe forfaitaire sur les métaux précieux,
les bijoux et les objets d’art, de collection ou d’antiquité que
vous avez cédés en 2007.
• les contributions sociales :
Vous pouvez également retenir la CSG (part déductible
incluse), la CRDS, le prélèvement social et
les contributions additionnelles.
Les contributions sociales concernées sont celles qui ont été réglées
par prélèvement forfaitaire en 2007, ou par voie de rôle
séparé en 2008, et qui ont touché vos revenus d’activité ou
de remplacement, vos placements, et les revenus de votre patrimoine perçus
en 2007 (revenus fonciers notamment).
• l’impôt de solidarité sur la fortune :
Le montant de l’impôt solidarité fortune à retenir
est celui que vous avez acquitté en 2008 après
application, le cas échéant, des réductions d’ISF
(notamment pour charge de famille, investissement dans les PME, etc…),
et du mécanisme de plafonnement.
• la taxe d’habitation :
Vous pouvez retenir le montant de la taxe d’habitation de votre résidence
principale figurant sur l’avis d’imposition que vous avez
reçu en 2008 (mais pas la redevance audiovisuelle). Vous pouvez aussi,
si vous et/ou votre époux(se) êtes parent(s), ajouter la taxe d’habitation
de vos enfants à charge s’ils sont étudiants, célibataires,
et qu’ils disposent pour les besoins de leurs études d’un
logement distinct.
• la taxe foncière :
Vous pouvez enfin tenir compte, pour la détermination du droit à restitution
:
- de la taxe foncière sur les propriétés bâties afférente à votre habitation
principale (mais pas la taxe d’enlèvement des ordures ménagères),
- de la taxe foncière sur les propriétés non bâties (celle
afférente aux terrains constituant une dépendance indispensable
et immédiate de la résidence principale pour leur surface excédant
500 m²),
- ainsi que des taxes additionnelles perçues au profit
de la région Ile-de-France et d’autres établissements et
organismes habilités à les percevoir (taxes spéciales d’équipement,
taxe pour frais de chambres d’agriculture, etc...).
- 2 - Revenus concernés
Les revenus à prendre en compte pour la détermination du
droit à restitution s’entendent des revenus soumis
ou non à l’impôt sur le revenu, à l’exception
de certains revenus limitativement énumérés.
Les revenus intéressant le bouclier fiscal sont ceux qui ont été réalisés
au titre de la deuxième année précédant
celle de la demande de restitution.
Doivent être pris en compte, pour la détermination du droit à restitution
au titre du bouclier 2009 :
• l’ensemble de vos revenus imposables :
Vous devez retenir tous vos revenus perçus en 2007, assujettis à l’impôt
sur le revenu, qu’ils soient soumis au barème progressif ou à un
taux proportionnel, pour leur montant net de frais professionnels.
L’administration admet en outre que vous puissiez déduire certaines charges ou abattements,
propres à chaque revenu catégoriel, et notamment :
- les déductions opérées sur vos revenus fonciers,
- l’abattement forfaitaire de 30 % si vous louez sous le régime
micro-foncier,
- l’abattement de 10 % sur vos pensions, retraites ou rentes viagères
constituées à titre gratuit,
- les abattements applicables sur vos revenus de capitaux mobiliers ainsi que
vos droits de garde déductibles,
- les abattements applicables sur vos revenus d’activités non salariées
imposables selon le régime des micro-entreprises,
- les moins-values de l’année et les moins-values en report intéressant
vos cessions de valeurs mobilières ou de droits sociaux,
- l’abattement pour durée de détention intéressant
vos plus-values immobilières et vos plus-values sur biens meubles.
Vous pouvez également noter que vos revenus exceptionnels ou différés
soumis au régime du quotient ne sont pris en compte qu’à hauteur
de la somme figurant sur l’avis d’imposition à la ligne « revenus
soumis au quotient ».
• la plupart de vos revenus non imposables :
L’ensemble des revenus exonérés d’impôt sur
le revenu est pris en compte pour la détermination du
droit à restitution, sous réserve d’exceptions limitativement énumérées, à savoir
:
- les revenus en nature des locaux, à usage d’habitation dont le
propriétaire se réserve la jouissance
- les plus-values retirées des cessions à titre onéreux
de valeurs mobilières, les droits sociaux et titres assimilés qui
n’excèdent pas le seuil de 20 000 euros pour 2007,
- les plus-values immobilières des particuliers exonérées
d’impôt sur le revenu en cas de cession de l’habitation principale
du contribuable (d’une expropriation, d’un remembrement, lors de
la cession d’un bien dont le prix est inférieur ou égal à 15
000 euros…),
- les prestations légales à caractère social ou familial
(notamment les allocations familiales, PAJE, allocation de salaire unique, allocation
de la mère au foyer, allocation pour frais de garde, allocation aux adultes
handicapés, allocation personnalisée d’autonomie),
- les aides au logement (ALS et APL),
- les allocations, indemnités et prestations servies, sous quelque forme
que ce soit, par l’Etat, les collectivités et les établissements
publics, en application des lois et décrets d’assistance et d’assurance
(RMI, bourses d’études accordées en fonction de critères
sociaux par l’Etat, les collectivités, les établissements
publics),
- la prestation de compensation du handicap,
- et les indemnités versées aux victimes de l’amiante ou à leurs
ayants droit par le fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante.
Note : Les revenus exonérés d’impôt
sur le revenu et soumis aux contributions et prélèvements sociaux,
sont pris en compte pour leur montant, avant imposition aux contributions et
prélèvements sociaux ; lorsque ces revenus sont exonérés
d’IR et non soumis aux contributions et prélèvements sociaux,
c’est le montant des revenus, tel que vous les avez perçus, qu’il
convient de retenir.
- 3 - Demande de restitution et/ou imputation de votre créance
La loi de finances pour 2009 vous ouvre la possibilité de procéder
vous-même à la liquidation du bouclier dès cette
année. Plutôt que de demander le remboursement de la créance,
vous pouvez choisir de l’imputer sur votre ISF, sur votre taxe
d’habitation ou sur votre taxe foncière.
Attention, afin de dissuader les contribuables de s’exonérer du
paiement d’une part trop importante de leurs impôts, une majoration égale à 10
% de l’insuffisance de versement constatée sera réclamée,
en plus des sanctions de droit commun, si vous avez surestimé de plus
de 5 % votre droit à imputation ou votre demande de restitution. Reste
ensuite que le dispositif d’auto liquidation du bouclier n’apporte
pas d’avantage significatif comparé au système de restitution.
En effet, cette dernière demande peut être faite dès le 1er
janvier, tandis que si vous optez pour l’imputation de votre créance
ce n’est qu’au 15 juin au plus tôt (date du paiement de votre
ISF) que vous serez remboursé de votre dû.
• La demande de restitution :
Le droit à restitution est exercé sur votre demande, à l’aide
du formulaire n° 2041 DRID. Cet imprimé doit notamment
comprendre votre identité et votre adresse, les impositions supportées
et les revenus réalisés par votre foyer fiscal. Cette demande constitue
une réclamation contentieuse, elle doit être déposée
du 1er janvier au 31 décembre de la 2ème année suivant celle
de la réalisation des revenus pris en compte. Vous ne
devez fournir aucun justificatif à l’appui de votre demande, mais
devez néanmoins délivrer un relevé d’identité bancaire
ou postal afin que la restitution soit effectuée par virement. Pensez également à conserver
les pièces justifiant les éléments mentionnés sur
votre demande de restitution afin de pouvoir les présenter à l’administration
si elle vous en fait la demande.
• L’auto liquidation du bouclier fiscal :
Cette année, pour la première fois, vous pouvez choisir d’imputer
la créance résultant du bouclier sur les impositions dues
la deuxième année suivant celle de la perception des revenus :
sur votre ISF 2009, sur la taxe d’habitation,
et sur la taxe foncière sur les propriétés
bâties et non bâties afférente à l’habitation
principale (y compris sur les acomptes) qui vous seront réclamés
cette année.
Vous pourrez de sorte vous abstenir de verser, en tout ou partie, les impositions
dont vous êtes redevable au titre de ces impôts. En pratique, pour
imputer cette créance sur le montant dû au titre de l’ISF
2009, vous devrez la porter sur la ligne TI, et le montant de l’éventuel
ISF restant dû devra être porté ligne TR. Vous devrez enfin
joindre une photocopie du formulaire 2041 DRBF.
Note : Le contribuable bénéficiaire du droit à restitution
s’entend du foyer fiscal au sens de l’impôt sur le revenu.
De ce fait, si votre situation de famille a évolué au cours d’une
des deux années précédant la demande de restitution, ou
lorsque votre foyer fiscal n’est pas le même au sens de l’IR
d’une part, et de l’ISF, des taxes foncières et de la taxe
d’habitation d’autre part (par exemple, si vous êtes concubins),
certains retraitements sont alors nécessaires.
Ce dossier a été rédigé en considération de
la situation la plus courante, consistant en un foyer fiscal identique pour les
différentes impositions durant la période d’appréciation
du bouclier, et n’envisage pas ces cas particuliers nécessitant
retraitement.
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